Cotton City
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Cotton City

Quand les vampires ont leurs lois et les lycans font les leurs, qui peut bien régner sur Cotton City ?
 
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 Kenan O'Neill

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Kenan O'Neill

Kenan O'Neill


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MessageSujet: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitimeJeu 20 Nov - 1:31

~ YOU ~


    Nom/Surnom : Appelez-moi comme mon perso Wink
    Âge : 20 hivers
    Avatar : Sophia Bush mouahahaha nan je déconne... Jake Gyllenhaal
    Niveau de RP : Fait mouiller les culottes.
    Fréquence de connexion : 4/7
    Votre avis sur le forum : Évidemment attirant (sinon pourquoi s'inscrire ?) d'abord parce que vous semblez ambitieux et j'aime ça ! Ensuite le contexte est un sans faute, j'ai adoré particulièrement les groupes, j'ai hésité à en choisir un, finalement je vais commencer chez les neutres citizen pour me laisser le temps de la réflexion, cependant la Guiding Light Church a une longueur d'avance et je pense faire un pas vers eux. Il n'y a pas vraiment de points négatifs, j'ai eu du mal à trouver le quatrième code (lol) et aussi vous me faîtes peur !!!
    Comment avez-vous connu Cotton City : Par un petit tour dans la vallée de velours.
    À qui les codes ont été envoyés : A Miss Campbell.


~ I.D. ~


    Nom : O'Neill
    Prénom : Kenan
    Surnom : Famine
    Date de naissance : 1er avril 1870
    Lieu de naissance : Irlande
    Âge : 149 ans
    Âge en apparence : 27 ans
    Orientation sexuelle : Omnivore
    Métier : Voleur, prostitué, artiste de rue, mendiant, tout ce qui peut lui permettre de s'acheter le moindre gramme de coke...
    Race : Loup
    Groupe : Citizen


~ INSIDE ~


    Caractère :

    Commençons par le début et continuons jusqu'à atteindre la fin. La fin, c'est la faim. La faim c'est sa vie, son plan, son dessein. Il a faim des autres. Faim de leur amour, il suivrait n'importe qui si on lui dit qu'on l'aime, sans candeur, sans amour propre. Faim de leur corps, il aime le goût de leur peau, il aime passer sa langue sur autrui, les caresser de ses papilles, il aime la baise, il est dépendant sexuel, son corps s'éveille si facilement à la luxure, la baise apaise sa faim. Faim de leur chaire, des pulsions assassines, des pulsions assassinent... Il aime les tuer, les déchiqueter, il aime porter leur corps dépecé en morceaux et en sang dans sa bouche. Kenan était lycanthrope avant d'être lycanthrope, dans sa tête, il y avait un mal psychique qui s'est libéré quand son corps est devenu l'hôte de la bête. Il en a honte, il en a peur. Il ne veut pas. Il est terrassé, il se relève. Il sublime ses pulsions par l'art, il les oublient dans le sexe, la douleur et la drogue. Il veut expier. Il a tellement expié ses crimes, mais ce n'est jamais assez. Il vit dans la culpabilité de ses crimes et dans l'action d'expiation, lorsqu'il n'est pas en train de s'obliger à ne pas succomber à son envie.
    Il y a deux entités en lui, deux consciences. L'humain, qui souffre de sa double nature et la bête. Le moi et le ça dirait un psychanalyste à deux balles. Ces deux ne font qu'un, ils sont unis mais ne vont pas ensemble. La bête a une prise sur l'humain. L'humain négocie avec la bête... Pour lui la bête c'est le loup, c'est une entité, la conscience du venin qui l'a maudit, qui ne fait qu'un avec les instincts du loup lorsqu'il se transforme. C'est une conscience anthropophage qui existe indépendamment de ses moments de transformation et lui parle de sa voix silencieuse lorsqu'il est sous sa forme humaine, tout comme l'humain qui tente de raisonner le loup lorsqu'il se transforme... En plus de sa lycanthropie basique, il est atteint d'une forme de lycanthropie psychique, maladie que connaissent certains mortels qui pensent être des loups garous...
    A part ce léger détail, c'est quelqu'un d'équilibré...........
    Il est intuitif, cultivé, intelligent. Lors de sa vie il a apprit de nombreuses langues, de nombreux savoirs. Parfois quand il parle, il lui arrive de mélanger les langages, les codes, les époques.

    Principale qualité : Il cherche a tout prix à ne pas succomber à son principal défaut. Les gens l'en remercient.
    Principal défaut : Il veut manger des gens.
    Plus grande force : Son intuition.
    Point faible : Sa schizophrénie.
    Sa fierté : Il aime que son handicap sensoriel passe inaperçu et s'en félicite. A part ça, il a dédié son existence à la honte, donc...
    Sa honte : La honte de sa vie reste sa faim.


~ OUTSIDE ~


    Description physique :

    Un corps d'envergure, musculeux et poilu. Son buste est monstrueusement développé, c'est comme s'il avait avalé deux ballons de football qui se seraient glissés dans ses poumons en gonflant ses pectoraux. Son abdomen est d'une fermeté à faire pâlir le plus aguerri de tous les boxeurs et des artistes martiaux. Ses hanches sont fines, mais ses épaules sont larges, très larges, visualisez... vous visualisez ? Non ! Ce n'est pas encore ça, j'ai dit plus large ! Et elles forment avec le bas de son dos un triangle largement équilatéral et même un losange avec ses puissants muscles trapèzes. Son dos. Un dos un peu rond, légèrement penché vers l'avant, son bustes et ses bras musclés sont si lourd à porter... Ses bras, l'envergure de ses bras est saisissante ! Ses mains touchent presque le sol... Ses mains, elles sont larges et ses doigts sont longs musclés, anguleux et saillants comme ceux d'une caricature de sorcière d'halloween. Ses ongles sont acérés comme des crochets. Des bras puissants et forts portent ces mains, il est si puissant de bras, il peut arracher une tête humaine sans effort... Sont nez est long et sa large mâchoire est développée en avant. Il a des yeux bleus de la couleur du ciel et ses pupilles sont fendues, il a regard presque reptilien... Ses jambes sont moins développées que le reste de son corps. Ses hanches sont fines, plus que ses larges bras, ses fesses semblent plates, ses mollets frêles... En fait ça reste correctement musclé mais la différence avec le haut de son corps les fait percevoir fragiles, ces jambes. Entre autre, car le cinquième membre qui vient de placer entre ses cuisses est lui aussi développé, au repos il semble faire une quinzaine de centimètres pour presque dix de diamètre... En érection, c'est trop effrayant pour en parler ici ! Enfin, son corps est poilu, ses poils sont noirs comme la nuit, long et recouvrent tout son corps, son pelage est dru sur les membres, la tête et le dos, un peu moins sur le buste et l'abdomen... Enfin ses dents sont longues et pointues, prêt à arracher les membres du petit chaperon rouge et mère grand. Voici pour sa forme lycanthrope. Évidemment ! Pour celle humaine, rendez-vous dans le paragraphe suivant.
    Il y a un seul point commun entre sa forme thérianthrope et celle humaine : ses yeux. Ces yeux céruléens qui cherchent la lumière. Ces yeux d'un bleu surnaturel qui évoquent un ciel d'été. Ce regard sauvage et faussement provocateur sur un visage doux. Il n'a pas une tête de méchant, il a un grand front et une large mâchoire, viril, sympathique, un petit museau, ce type a une drôle de tête. Ses lèvres charnues laissent découvrir une rangée de crocs parfaitement droites dans sa gueule et lorsqu'il sourit, des fossettes se forment au coin de ses lèvres. Son pelage hirsute est généralement châtain sur son crâne mais il arrive qu'entre deux transformations nocturnes il reste noir comme celui de la bête... Pas très soigneux, sa barbe est au mieux mal rasée, il peut aussi catégoriquement être barbu. Quelques poils recouvrent son buste, son abdomen et son bas ventre également. Son corps est bien dessiné et agréable à regarder. Il a des muscles, des jolies fesses et tout ce qu'il faut là où il faut...

    Style vestimentaire : Pouilleux. Déjà qu'il n'est pas fichu de se raser... En tout bon sans abris qui se respecte, Kenan s'efforce de ne pas s'habiller avec des vêtements de marques et accessoires luxueux, que Dieu le garde d'un tel accoutrement. Il porte des habits donnés par les bons samaritains et autres associations humanitaire de la mode vestimentaire. Vieilles paires de jeans, veste tachées, t-shirt abimé, chaussures dépareillées. Il sort toujours des choses farfelues de ses poches comme s'il les gardait en espérant les revendre à un extraterrestre. Il réinvente tous les jours le mot glamour... pas sûr que sa définition fasse l'unanimité.
    Signes distinctifs : Il est aveugle mais le cache avec un talent certain. Il compense en utilisant ses autres sens surdéveloppés. Il possède un timbre de voix particulier, elle est à la fois rauque et douce, dure mais apaisante, envoutante, avec un accent hybride des divers cultures qu'il a assimilées. En outre, il chante juste et bien.
    Ce qu’il traîne toujours sur lui : Sa vieille guitare


~ TASTE ~


    Ce qu’il aime :

      Délicieuse honte, amère délice, nous avons faim, le goût du sang, euphorie. C'est la chaire.
      La bête s'oublie, l'humain s'oublie, une autre nourriture est l'union charnelle. C'est la chaire, encore.
      Souffrances esquives, flaveurs de mutilations, nous hurlons, la bête se tait, la bête écoute. C'est la souffrance.
      Détruire, détruire, détruire, la bête est un halo de destruction. Créer annihile le néant. Créer soumet la bête. C'est la sublimation.
      La bête dort, elle dort ! Je n'ai plus faim, je suis si bien ! Romance chimique... C'est la cocaïne.
      Nous aimons tout ce qui peut nourrir la bête, nous sommes l'esclave de cette faim, mais la faim nous inspire... nous avons appris à la satisfaire, et nous le faisons bien. La bête se nourrit du goût du sang dans la bouche, de la luxure et de la douleur. La cocaïne c'est encore mieux, une satiété artificielle inégalée.

    La faim. C'est une obsession de Kenan. Cette voix sourde qui hurle famine que son côté humain interprète comme étant celui de son côté lycanthrope, elle se tait si elle est nourrie. Le meurtre, l'anthropophagie ou plus précisément la sensation de la chaire humaine chaude en sang dans sa bouche calme cette voix. Mais il n'aime pas faire ainsi, évidemment, c'est mal ! Il est mal à l'aise avec cette pulsion. Il est tourmenté par cette pulsion. Il est obsédé par cette pulsion. Avec le temps, il a trouvé d'autres moyens d'étancher sa faim : le sexe, l'automutilation, l'art et la drogue. C'est sa monomanie, c'est donc tout ce qu'il aime.
    Le sexe. Il n'est pas difficile. Donner son intimité, prendre celle des autres. La jouissance comme dessein, seulement la jouissance, sans ambages. Parfois ça suffit à nourrir la bête, parfois ce n'est pas assez.
    L'automutilation. Se faire mal, mais pas se tuer. Voir son sang. Son pouvoir de cicatrisation le fascine. Cette fascination sustente sa faim. C'est la moins performante de ses substitutions.
    L'art. La création artistique. Il aime les lettres, le chant, la figuration, peu importe, tant qu'il peut créer, il arrive à tout oublier. Il oublie tout, même sa faim.
    La drogue et l'alcool. Plus particulièrement la cocaïne. Un moyen chimique de calmer sa pulsion. Un moyen très efficace.


    Ce qu’il déteste :

      Idem...


    Ce qu’il craint :

      Idem...


    Ce qu’il pense de la politique d’Ezéchiel Manfield :

      Et le dogmes -religieux, scientifiques ou autre- ne se sont pas écroulés. Et le peuple des ténèbres ni celui de la lumière ne s'est soulevé. Pas encore. Pas encore ? Il ne s'en est toujours pas remis. Il n'a pas l'impression que le monde l'ait encore digéré non plus, à sa grande surprise les choses n'ont pas tellement évolué, de son point de vue, certes, de son point de vue... Il attend. Il observe. Il "verra".


    Ce qu’il pense de son groupe :

      Ce n'est pas un groupe, c'est le groupe, ce sont les citoyens, c'est la matière noire, invisible entre les galaxies et les étoiles...


    Ce qu’il pense des différents groupes ennemis :

      GLC : Parlez-moi d'amour.
      ST : Destiny ?...
      SE : Supérette...
      VP : Veni, venias.
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Kenan O'Neill

Kenan O'Neill


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MessageSujet: Re: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitimeJeu 4 Déc - 21:52


Kenan O'Neill Dublinpu5
Obedientia Civium Urbis Felicitas
1870~1897


Naissances
-Le goût du sang-


    « Révélation de Jésus Christ. Dieu la lui donna pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt ; Il envoya son Ange pour la faire connaître à Jean son serviteur,
    lequel a attesté la Parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ : toutes ses visions.
    Heureux le lecteur et les auditeurs de ces paroles prophétiques s’ils en retiennent le contenu, car le Temps est proche ! »


    Apocalypse 1:1, 1:2 & 1:3




    Eujen O'Neill et son épouse Klervia O'Neill née Klervia Dustbrown étaient des gens qui ont connu la faim, la vraie, celle qui a terrassé l'Irlande à la moitié du XIXème siècle. Ils ont senti son odeur embrasser de ses lèvres fines les rues du Dublin et les campagnes stériles, ils ont entendu les "adieux" de ces compatriotes qui fuyaient leurs propres terres sous l'égide de la reine Victoria pour celle promise des Amériques et l'homme a lu son nom dans les journaux "Mildew", ce champignon qui se nourrissait de pommes de terre et qui ne partageait pas avec l'humanité... Ils s'en sortiront, mais toute leur vie ils restèrent maigres, stigmates de cette enfance affamée. Blake et Klervia étaient des artistes, des musiciens, ils gagnaient leur vie ainsi entre représentation et cours pour la prochaine génération qui allait leur succéder un jour. Il n'était ni riche ni malheureux, et la seule chose qui leur manquait, c'était un héritier. Celui-ci fut conçu dans la deuxième moitié de l'année 69 et le 1er avril de l'année suivante naquit leur fils, leur premier après dix ans de vie commune, leur dernier car jamais l'époux ne reconduit l'exploit de fertiliser sa femme. Les O'Neill étaient des catholiques, le garçon fut baptisé et nommé Kenan, comme le père de Blake.
    Kenan avait hérité d'une tare maternelle, comme sa mère, on l'avait privé de lumière ; il était aveugle de naissance. Le petit garçon n'alla pas à l'école et ses parents n'avaient pas les moyens de lui payer un précepteur. Ce fut eux qui l'élevèrent et ils lui apprirent ce qu'ils savaient et ce que Klervia pouvaient faire même sans des yeux voyants : jouer de la musique, chanter, danser ! C'était la fête tous les jours et même s'il ne la voyait pas, il eut une enfance des plus lumineuses. Heureux dans la lumière et l'amour.
    Être aveugle était un handicape certain, mais çe ne faisait pas de lui quelqu'un de grabataire pour autant. Il se débrouillait et avait de l'aide pour vivre dans ce monde difficile.
    A ses quinze ans, il entra dans un institut du Southside qui apprenait à lire le braille. Chaque semaine il se rendait pour pour six heures recevoir leçons et exercices. Il vivait toujours avec ses parents et gagnait sa vie en jouant de la musique dans les représentations familiales. Ce fut à l'institut pour aveugle qu'il rencontra une fille, la fille, celle dont on tombe amoureux pour la première fois. Cette fille la se nommait Alana. Ç'aurait pu être difficile pour lui de la séduire à cause de son handicape, mais ce ne l'était pas : il ne manquait pas d'assurance et la fille était aussi aveugle que lui ce qui aida à les rapprocher. Il connut les premières joies de l'amour un dimanche où ils s'étaient retrouvés au bord de la Liffey, leur premier rendez-vous galant n'avait pas tardé avant de se transformer en première partie de jambe en l'air. Ils continuèrent à se fréquenter, jouant les pieux au grand jour et jouant au pieux en cachette, avec l'avale de leurs parents respectifs qui n'espéraient pas mieux qu'un aveugle pour aller avec leur progéniture, on parlait déjà de fiançailles et de mariage. Kenan n'était pas amoureux de cette fille mais cette histoire lui avait permis de prendre de l'assurance. Il savait comment ça marche maintenant. Son handicape pour voir l'était également pour séduire, mais le fait qu'il soit séduisant et charmant l'aidait grandement, et de temps en temps, au hasard d'une rencontre après une représentation quelconque, il en rencontrait une qui le temps d'une heure ou une nuit ouvrait ses cuisses à l'animal blessé. Il eut seize ans, puis dix-sept, son avenir semblait tracer : il allait épouser Alana et hériter du métier de ses parents. Il n'y avait pas d'autre choix possible même si de temps il se laissait rêver à une vie plus excitante. On fit même un dîner pour célébrer ses fiançailles, le 6 août 1987 pour les dix-huit ans d'Alana, alors que les O'Neill lui avaient offert une bague par le truchement de leur fils qui n'avait rien demandé. Ce fut une date importante car ce fut ce jour là qu'il comprit que son handicape était une entrave qui l'enchaînait à cette vie. Il commença à être malheureux, à rêver de plus en plus d'ailleurs, à lire tous les livres en braille qu'il trouvait.
    Le 31 mars 1889, alors qu'en France se dressait la tour Eiffel de l'exposition universelle, Kenan se mariait à l'église avec Alana, un jour de pluie sur le comté du Dublin. Il aurait dix-neuf ans le lendemain, elle en aurait vingt l'été qui venait. Ils s'étaient installé dans un petit appartement de Northside. Leur mariage ne dura que six mois et se conclut avec le départ d'Alana qui rentrait chez ses parents. Évidemment, ce n'était pas comme un siècle plus tard cela le serait, un mariage c'était une prison aux portes bien plus solides et surtout fermées. Les parents de l'une et de l'un tentèrent de convaincre la jeune fille de retrouver le jeune homme. On lui fit promettre, à celui-là, mille et un changement, à commencer par la fidélité qu'il n'avait jamais réussi à donner à la jeune femme. Les semaines passaient et le spectre de "voir" revenir sa femme le faisait trembler. Au dernière nouvelle, elle avait dit qu'il lui fallait un peu de temps d'une manière assez encourageante... Mais lui il était bien content, il vivait seul comme il ne l'avait jamais fait, il continuait malgré tout ce qu'il avait pu promettre à fréquenter ses maitresses... Et elle revint. Leur mariage n'était pas très heureux, mais il faisait des efforts pour essayer de s'entendre. Pour sa part, il allait moins souvent voir sous les jupes des autres femmes et en tout cas il le faisait plus discrètement, les nuits où ils ne rentraient pas étaient révolues.
    Le 6 juin 1897, les époux O'Neill, avaient trois filles dont une avait hérité de leur handicap. Kenan travaillait à l'orchestre de Dublin où il y jouait du violon et son salaire suffisait tout juste à faire vivre sa famille, mais c'était mieux que rien. Il avait une maitresse du nom d'Éliza Woorth qui était violoniste tout comme lui au même orchestre. Il n'était ni heureux, ni malheureux. Il ne s'intéressait pas tellement au climat de tension qui opposait l'Irlande à l'empire Britannique dont il faisait parti. Souvent, il voyait sa vie comme une soupe fade...

    La nuit était tombée depuis quelques heures, les enfants dormaient dans leur chambre et Kenan honorait sa femme dans la leur. Il était allongé sur son lit, le sexe en érection dans sa femme qui le chevauchait. Il sentait la pression du plaisir monter avec les mouvements de son bassin qui soulevaient la croupe de son épouse... et il jouit, tous ses muscles se crispaient, son râle devint fort et rauque comme celui d'une bête, sa respiration et les battements de cœurs s'accéléraient, son corps était galvanisé par le plaisir, pendant quelques secondes.
    Ensuite... D'abord il sentit la fraicheur de ses giclées tombées sur son abdomen et son buste et qui avaient refroidi au contact de sa peau, alors que ses jets de semences auraient du remplir le fond du sexe de son épouse... Il ouvrit les yeux, elle n'était plus là, des bruits de pas de bête, une incompréhension, les cris de la femme n'avaient pas été des cris de plaisir, où était-elle ? Qui était là ? Une seule seconde s'était écoulée depuis qu'il avait fini d'éjaculer et une douleur atroce le prit, sa chaire était arrachée, il le sentait ou croyait le sentir mais ne voyait ni ne comprenait rien de qu'il lui arrivait...

    Plus de souvenir. Kenan se réveilla le lendemain dans ses draps, des lambeaux de chaire retrouvés de partout dans son lit. Il était horrifié... par sa survie... Il avait rencontré quelque chose de monstrueux. Une rencontre qui le changea a jamais, une malédiction qui avait répondu à ses souhaits secrets... Sa deuxième naissance, c'est le jour où la bête l'a maudit de sa morsure sanguinaire. Son lait maternel ? L'hémoglobine. Son premier mot ? « Faim ». Ses premiers pas ? Ils le mèneront dans les ténèbres...


    A Dublin, fin mai 1898, un ingénieur d'origine italienne du nom de Quinto Samuele, travaillant pour la ville de Dublin depuis deux mois et richement rémunéré, se faisait raconter une histoire dans cette langue qu'il comprend à moitié parlée par les gens de ce pays. Il n'en crut pas un mot.

    - C'était l'année dernière, un père qui a massacré toute sa famille. Une famille d'aveugles en plus. Mais ce n'est pas tout, il les a aussi découpés en morceau avec ses dents à ce qu'il paraît ! Il a passé toute la nuit à ronger les cadavres de sa femme et de ses filles. En plus on n'a pas retrouvés tous les morceaux. Le lendemain on l'a retrouvé nu et en sang dans la rue. On l'a arrêté, mais le plus troublant, c'est que la nuit il s'est échappé en massacrant les gardes, ne laissant aucun témoin ! On dit que c'est un monstre ! Ou un sorcier qui a invoqué un démon. Paraît qu'il ne supportait plus sa femme... Tu te rends compte, un aveugle qui déchiquette sa famille et les bons policiers de garde ? C'était dans les journaux, enfin certains détails je les ai eu par mon cousin... Et le père on ne l'a jamais retrouvé ! Il est là, quelque part.
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Kenan O'Neill

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MessageSujet: Re: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitimeJeu 4 Déc - 21:53


Kenan O'Neill Londonvy7
I can see
1897~1912


Maybe I'm a lion
-Du piquant-


    « Ainsi je descendis du premier cercle dans le second, qui enserre moins d'espace et plus de douleur, tellement que ses pointes arrachent des cris. Là siège Minos, horrible d'aspect et grinçant des dents : il examine les fautes à l'entrée, juge et envoie au lieu qu'il désigne en se ceignant. Je veux dire que quand l'âme mal née vient en sa présence, elle se confesse pleinement ; et ce juge des péchés voit quel lieu lui est destiné : il se ceint de sa queue autant de fois qu'il veut qu'elle descende de degrés. »

    Divine Comédie au cinquième chant,
    de Dante Alighieri




La bête humaine a écrit:

FAIM


Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
le 14 décembre 1897, jour de son arrivée à Londres.

La bête humaine a écrit:

    Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim !

    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 15 décembre 1897.

La bête humaine a écrit:

    Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim ! Faim !

    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 16 décembre 1897.


La bête humaine a écrit:

    Nous avons si faim. La bête hurle son appétit aux oreilles saignantes de l'humain. Pardonnez-moi. Ô pardon !

    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 25 décembre 1897.

La bête humaine a écrit:

    Ne nous dis pas ce que tu désires. Voilà plus d'un an que nous sommes. Voilà plus d'un an que nous sommes un homme et une bête. Un homme et une bête qui partagent le même corps. Nous te cédons, nous cédons, mais nous avons appris à contrôler la transformation. Seule les nuits de pleine lune te sont dû, mais moi je...

    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 9 octobre 1898.

La bête humaine a écrit:

    J'ai tellement honte... je lui ai donné cette fille. Et cet homme, cette femme, l'autre femme... j'ai libéré la bête pour qu'elle se taise, pour qu'elle me laisse en paix. Je pleurs.

    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 3 février 1899.

La bête humaine a écrit:

    Aujourd'hui j'ai 29 ans.
    Non, nous avons 20 lunes.

    Il y a quelque chose dans mon corps.
    Il y a quelque chose dans le noir.

    J'ai été maudit par un démon.
    Ô oui que nous sommes maudits !

    J'ai fuit mon pays, j'ai tellement peur.
    Nous avons faim.

    J'étais un père de famille qui faisait tout ce qu'il peut pour rendre sa famille heureuse. Mais ils sont tous morts. Je...
    Nous avons faim.

    Je suis un monstre. Il y a monstre en moi. Il a faim.
    Nous avons faim.

    Je suis devenu fort, mes sens sont accrus. Je peux voir des choses...
    Nous sentons leurs odeurs, leur chaleur, nous entendons le sang circuler dans leur chaire.

    J'ai pris le contrôle de la bête.
    Nous ne saurions être apprivoisés.

    Mais elle est si forte.
    Nous avons faim !

    Je dois la libérer pour qu'elle cesse de crier ! PARDON !
    FAIM !


    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 1 avril 1899.

La bête humaine a écrit:

    J'ai rencontré une femme. Je peux sentir ses ténèbres. Elle sait pour les miens. Elle est si... belle ?
    Non.

    Elle est si attirante...
    Qui est-elle ? Elle dit s'appeler "War".
    Elle est dans mes bras, nous dormons dans son lit dans un hôtel de Jurys Great Russell Street, m'a-t-elle dit. Son corps est si léger, ses pas ne sont pas ceux d'un être humain. C'est un ange. Elle m'a donné tellement de plaisir, elle m'a fait ces choses... Oh ! La bête, je l'entends à peine respirer !


    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 31 décembre 1899.


La bête humaine a écrit:

    Dajjal.

    Extrait du journal intime imaginaire de Kenan,
    le 14 février 1900.

    Il était heureux. Il s'était trouvé. On l'avait trouvé.

    Kenan avait quitté son île et avait vécu quinze ans à Londres. Les premiers mois avaient été difficile. La nuit, il se transformait. Pas toujours. Il avait eu la chance de traverser la mer qui séparait l'Irlande de celle de Bretagne une nuit sans lune. Sinon...

    Il était perdu. Être un loup garou était troublant. Le loup avait si faim, le garou en avait honte. Il dévorait des gens au hasard d'une ruelle sombre. Il se réveillait avec de la chaire humaine entre les dents. Il en tremblait tellement c'était bon, il en pleurait tellement c'était dégoûtant. Il avait appris à contrôler sa transformation, mais pour mieux libérer le monstre qui était en lui. Libération...

    Il gagnait sa vie en travaillant au port, simplement là où on avait besoin de bras. Cela lui permit d'améliorer son anglais. Aveugle, mais ses autres sens décuplés par sa nouvelle nature avaient remplacés la vue et il était bien plus sensible au monde que n'importe quel voyant lambda. Et plus le temps passait et plus ses pouvoirs étaient précis. Sensation...

    Et il avait rencontré cette succube et son corps de luxure à damner un saint. Elle n'avait rien d'un monstre, contrairement à lui, elle ne se nourrissait pas de gens. Mais elle était sombre et n'avait rien d'humain. Son esprit était stupide mais n'avait rien d'un enfant, elle n'était qu'un animal en chaleur. Et quand ils baisaient l'un avec l'autre, la bête se calmait. Elle se nourrissait du plaisir sexuel. Sublimation...

    War, la succube, lui présenta Dajjal, un vampire. Il était... quelqu'un ! Vraiment pas n'importe qui. Un être charismatique qui disait avoir cinq mille ans. Sur le coup, Kenan le crut, il croyait tout ce qu'il disait. Il comprenait tout ce que Kenan racontait, il répondait ce qu'il voulait entendre. Compassion...

    Dajjal était un guide spirituel. Il lui enseigna que ses péchés seraient expiés le jour du Jugement, le jour de la promesse, parce que la Terre serait offerte au peuple de la nuit. Et il accepta enfin sa nature, sa faim, et il tuait, la morale n'avait plus d'importance. Terminaison...
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MessageSujet: Re: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitimeJeu 4 Déc - 21:54


Kenan O'Neill Romeqj6
Vēnī, vīdī, vīcī
1913~1914


Les quatre cavaliers
-Le goût des autres-


    « Le Lion dans sa tête avait une entreprise.
    Il tint conseil de guerre, envoya ses Prévôts,
    Fit avertir les Animaux :
    Tous furent du dessein, chacun selon sa guise.»


    Le lion s'en allant en guerre,
    Jean de la Fontaine




    - Je regardai, quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc ; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre, dit Dajjal qui fermait les yeux.

    Et il ouvrit les yeux, je pouvais entendre ses paupières et ses cils se décoller. Le cœur de War battre plus vite sous sa généreuse poitrine. C'était elle qu'il regardait, et il lui dit :
    - Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait : Viens. Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres ; et une grande épée lui fut donnée.

    Puis je sentis sa main froide attraper la mienne. Le contact avec sa peau me fit redresser et j'entendis le soupire d'un rire léger et bref. Il me faisait fondre et je l'écoutai me murmurer :
    - Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin.

    Enfin, il s'adressa à cette femme, la quatrième cavalière de notre clan. C'était la compagne de Dajjal comme War était devenue la mienne. Elle se faisait appeler Persephone. Je ne savais rien d'elle si ce n'était que comme Dajjal c'était un vampire. Et War avait presque mon âge, quant à elle, elle était plus âgée, pas autant que Dajjal quand même. Il lui dit :
    - Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.

    Puis Persephone se leva et nous quitta sans un mot. On pouvait toutefois sentir qu'elle était furieuse. Le lecture de la Bible s'arrêta là. Dajjal m'avait appris à Londres le latin et le grec ancien. Je pouvais les parler et les comprendre. J'étais doué pour apprendre des choses. J'adorais les sciences et entre deux unions je demandais à War de me lire des articles scientifiques, et bien entendu ça l'ennuyait. Dajjal insistait pour que j'apprenne des langues et des passages théologiques, ça m'intéressait aussi parce que j'attendais ce jour...
    Et nous avions quitté Londres où nous vivions ensemble en 1912. Heureusement nous avions préférés Rome aux Amériques. Sinon nous aurions très bien pu emprunter le funeste Titanic.


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    La vampire fermait les yeux, et en récitant un vers de l'apocalypse selon Saint-Jean annonçant la venue de l'Antéchrist sur terre, il entendit les pensées de sa compagne : "C'est ridicule !" pensait-elle. Et quand il parla de l'archange de la guerre, elle se dit "Meurs !". Et pour le passage adressé à Kenan, elle ne pensait rien en mot mais le vampire pouvait ressentir sa peine silencieuse. Et cette fois-ci, ce fut lui qui pensa si fort que ses dires intimes furent entendus par Persephone "Ne pleurs pas mon ange." et quand il s'adressa à elle par sa voix, il pensa aussi "Je t'aime." et elle partit, en colère, mais elle-même ne savait pas ce qui la rendait furieuse.


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    Le 16 juin 1914, avant l'aube, je rentrai de chasse avec Dajjal. La traque d'une proie qu'il avait vidée de son sang. En fait il n'avait pas besoin de moi, c'était surtout histoire de se retrouver pour être tous les deux. Dajjal me racontait encore que le jour où la terre allait être offerte aux créatures de la nuit serait celui de l'expiation pour nous. Nos victimes se relèveraient avec tous les justes pour se rendre auprès de Dieu et la terre serait livrée pour mille ans aux vampires, lycans et autres créatures des sombres abîmes où nous régnerons tels des dieux car notre malédiction était d'essence sacrée. Nous arrivâmes à notre demeure, une grande bâtisse près des rives du Tibre.
    Et dans cette demeure, j'entendais War qui poignardait Persephone dans le ventre, le son de la lame froide qui entrait dans la chaire... et celle-ci jeta son agresseur dans le feu avec une force surnaturelle. Les cris de War dont le corps s'envolait en flamme. Je perdais connaissance, horrifié.


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    Les deux hommes du quatuor étaient partis à la chasse. C'était le bon moment pour War de régler ses comptes avec cette vampire. Non elle ne méritait pas tant d'attention de Dajjal ! Et si elle, elle était avec cet arriéré de Celte, c'était bien parce que tel était la volonté de Dajjal, le seul qu'elle aimait. Mais c'en était trop. Elle ne supportait plus la façon dont Persephone se conduisait, elle ne méritait pas tant d'attention de Dajjal ! Elle devait mourir. Et Dajjal lui avait dit avant de partir "Je sais ce que tu ressens, ça ne doit pas durer." alors elle se décidait à le faire. C'était une libération.
    Elle ne savait pas comment tuer un vampire, mais elle y arriverait ! Elle saisit un poignard.



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    Pour l'Histoire, si la Première Guerre mondiale est déclenchée par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, cristallisant les tensions entre les peuples, pour nous, il ne fait aucun doute que c'est l'énergie du meurtre de War par Perséphone qui a maudit les humains. Dajjal me serrait dans ses bras. Il me disait que le deuxième des sept sceaux du livre avait été ouvert. Encore cinq et le monde serait à nous. Je lui demandais quand avait été ouvert le premier. Et il me répondait : "Tu sais bien..."
    Je m'endormais dans ses bras, et non, je ne savais pas.
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MessageSujet: Re: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitimeVen 5 Déc - 21:20


Kenan O'Neill Alexqd6
μιαιφόνος
1914~1922


Blocage
-Amertume-


    « Rejetez le noir, et ce mélange de blanc et de noir qu'on nomme le gris.
    Rien n'est noir, rien n'est gris. Ce qui semble gris est un composé de nuances claires qu'un œil exercé devine. »


    Paul Gauguin


♫♪♫♪♫♪♫

Il quitta Dajjal, le père.
Il perdait la raison.

Il perdait la lumière.
Pour aller à d'autres horizons.

Il quittait l'Europe en guerre.
Pour la terre des pharaons.

Il rencontrait une panthère.
Il devint son compagnon.


Kenan O'Neill 428b9ab43897tx6

Mystérieuse petite chatte. Encore une fois, il tombait dans le jeu de la séduction. Et il s'étonna, il s'étonna lorsqu'elle lui livra celui qui confessait sa transformation. Le lycan qui avait dévoré sa famille. Le lycan qui avait fait de lui l'héritier des loups-garous. Il s'étonnait, mais il ne posa pas de question. Trop occupé à se venger. La faim, la faim, la faim. Il dévora celui qui avait fait de lui un tel carnivore. Ce festin le dégoûta plus qu'aucun autre.

Il voulait oublier. Et il oublia de se poser des questions.
Le hasard n'était pourtant pas de ce monde...



Kenan O'Neill Bagdadyo2
حب
1926~1922


La tour de Babel
-Sucré salé-


    « Muse, dis-moi les travaux d'Aphrodite d'or, de Kypris, qui donna aux Dieux le doux désir, et qui dompta les races des hommes mortels, et les oiseaux aériens, et la multitude des bêtes sauvages que nourrit la terre ferme, et celles que nourrit la mer. Tous ont le souci de Kythéréiè à la belle couronne. »

    Hymnes homériques à Aphrodite




    Il avait décidé de tracer un trait sur ce qu'il s'était passé à Alexandrie. Jamais plus il n'y repenserait. Ce qui s'était passé en Égypte resterait en Égypte. Bast, sa nouvelle compagne, lui avait promis de ne plus jamais lui en reparler. Et ils avaient concrétisé cette décision en partant tous les deux pour Bagdad. C'était lui qui voulait partir et Bast qui avait voulu aller à Bagdad. C'était une coïncidence ? Tout le ramenait à Dajjal. Car c'était son lieu de naissance d'après ce qu'il avait dit. Évidemment Bast qu'il avait rencontré après les évènements romains ne pouvait pas le savoir. Évidemment. Évidemment ? Elle lui avait dit qu'elle l'aimait et ils étaient partis pour ce royaume fondé après le protectorat britannique.

    ...

    C'était une panthère noire, non seulement une lycanthrope féline sous les caresses de la lune, mais aussi une beauté dont la peau goûtait le brun et l'exotisme. Bast et lui avaient des ébats très physiques et ensemble ils tuaient. Elle était comme lui, un monstre assoiffé de chaire fraiche, mais pas avec les mêmes sentiments. Il faisait ça parce qu'il avait faim, elle, c'était la chasse qui l'excitait. C'était à la fois répugnant et spectaculaire de l'observer jouer avec ses proies. Elle ne parlait pas très bien l'anglais, il ne parlait pas très bien l'arabe, il communiquait avec les gestes, et comme il ne pouvait les voir, il fallait transmettre son message avec des caresses ou des coups... Ça permettait de se dire l'essentiel. Et puis, ces quelques années lui avait laissé le loisir d'approfondir ses connaissances linguistiques de la langue de Bast.

    ...

    Il lui arrivait de se demander comment allait ses parents. C'était douloureux. Il s'en souvenait à peine. C'était comme si ces souvenirs remontaient à son état fœtal. Il avait l'impression que c'était une époque lointaine où il était encore voyant et que devenu aveugle, il n'arrivait plus à se souvenir de leur visage, de la couleur de leurs peaux et de leurs cheveux. Mais il n'avait jamais été voyant. Ça n'empêchait rien. A l'époque il y avait une lumière. Maintenant il était plongé dans les ténèbres. Et il y avait quelque chose dans le noir. Une bête. Dans le noir, il y avait une bête. Une bête qui avait faim. Une faim de loup. Une faim de loup qui lui faisait faire d'horribles choses. Et ces horribles choses que Dajjal lui avait appris à se pardonner lui faisait toujours honte. Les hanches de Bast avaient remplacé celles de War. Il lui faisait l'amour pour faire taire la bête. Le monstre n'était pas difficile. La délivrance éjaculatoire lui suffisait pour se taire. Elle n'était jamais silencieuse, vraiment. C'était comme si ça respiration vivement accélérée par le désir de manger lui jouait de la musique dans sa tête. Mais au moins, la baise l'empêchait d'hûrler pour peu qu'elle ait son dû. Et son dû, c'était d'être libéré à la pleine lune et de dévoré au moins une fois par cycle, quelqu'un, d'avoir sa chaire dans la bouche. Son goût.

    ...

    L'invasion anglaise se ressentait largement à Bagdad et un occidental ayant qui plus est vécu à Londres n'était pas totalement dépaysé dans ce tout juste ex-protectorat britannique. Sa douce et lui vivaient des biens qu'ils dépouillaient à leur victime lorsqu'il y avait quelque chose à prendre, mais aussi des avoirs -mystérieux- de Bast.
    Cela faisait deux mois qu'il vivait à Bagdad. Il n'avait pas grand chose à y faire. Sa vie était triste et ennuyeuse. C'était une soupe fade. Il ne s'en souvenait pas, mais peu de temps avant sa transformation, il avait ce même état d'esprit. Et ce fut alors que sa vie changea et qu'il eut plus d'aventures que jamais il n'en avait rêvé. Mais à quel prix ?

    ...

    Et ce fut sur un plateau d'argent que la fortune lui livrait de nouvelles aventures. Enfin, pas si nouvelles que ça, mais cette "pause" dans sa "vie" cessa pour que son périple et ses vicissitudes puissent continuer. Lors d'un petit-déjeuner au Queen hostel fait de saucisses et d'une tasse de thé, il la reconnut, son odeur, et elle en fit de même avec lui. C'était Persephone. Celle qui avait été l'instrument du Grand Ordre apocalyptique selon Dajjal et avait tué sa compagne.

    ...

    Et le soir, il retrouva également Dajjal. Il tomba à ses pieds. Dajjal se baissa et le releva.

    ...

    Il n'avait jamais ressenti ce genre de chose. C'était quelque chose de nouveau, et le goût de la nouveauté était si...
    Il en avait toujours eu envie. Son âme, son cœur et son corps étaient prêts. Il était tout à lui et l'avait toujours été.

    La peur, c'était un tabou, quelque chose qui n'était pas naturel, qui était mal. Le mâle.
    Rien de plus naturel que de faire l'amour avec celui qu'il aimait. Et Kenan s'offrait à Dajjal le soir de leurs retrouvailles.


    ...

    La Genèse raconte que les hommes souhaitaient construire une tour pour atteindre le ciel. La race des fils de Noé fut arrêtée par le tout puissant qui multiplia les langues afin qu'ils ne se comprennent plus. Dajjal incitait les siens à apprendre les mots d'ici et d'ailleurs, était-ce pour que le peuple de la nuit relève le défi divin et communique malgré la malédiction ? Dans le dessein de... ? Les hommes avaient ignoré les dangers de vouloir se placer à l'égal de Dieu et l'avait défié par leur recherche de la connaissance... Ils en avaient payé le prix.
    Mais pour Kenan, la tour de Babel s'était belle et bien dressée pour le faire atteindre le septième ciel, et lui il avait multiplié les coups de langues sur l'érection du Babylonien. Il jouait à la Genèse à sa façon. La meilleure des façons.

    ...

    Et Kenan était devenu l'amant de Dajjal. Il se rendait compte qu'il avait toujours aimé cet homme. Il aimait tout en lui. Sa voix, son message, son odeur, l'hémoglobine de son nectar qui le parfumait, le goût de sa peau, de ses fluides, sa présence, ses gestes, ses attentions, sa tendresse, son souffle, ses baisers et...
    C'était Dajjal qui l'avait entraîné dans cette union homosexuelle, ce type de relation que Kenan n'avait jamais envisagé et qu'il n'aurait jamais envisagé pour un autre que lui. Persephone l'avait mené à lui. Il l'avait accueilli et lui avait donné ce don, celui de pouvoir aimé un homme. Maintenant ils étaient un couple et Dajjal lui murmurait qu'il l'aimait .

    ...

    Et Bast armée de son glaive rejoint les trois autres, Dajjal, Persephone et Famine. Ou plutôt, ce dernier eut la révélation que la panthère était le soldat de Dajjal depuis des lustres. C'était lui qui l'avait mis sur sa route pour prendre soin de Kenan. A son insu. A son insu ? Il avait fait preuve de prévenance sans en retirer quoique ce soit. N'était-il pas ? C'était ainsi que Kenan broda de fils blancs la situation des plus étranges, afin de faire de son compagnon la lumière qui guidait son destin. Il avait renoncer à comprendre car pour ça, il lui aurait fallu penser à Alexandrie, ce qu'il ne ferait pour rien au monde.
    La panthère et la vampire étaient deux astres en orbites autours de leur couple. Quand Kenan passait journées et nuits, le plus possible, auprès de son homme, ils retrouvaient tous les deux de temps en temps Persephone et Bast pour écouter les paroles pleine d'espoir de leur maître. Sa relation avec Bast était complètement oublié. Leur amour n'était qu'une illusion qui tomba en poussière. Kenan ne pensait plus à elle et doutait qu'il ait déjà ressenti quelque chose pour elle. Elle avait au mieux, selon lui, prit un espace vide dans ses pensées et ses désirs... Bast et Persephone semblait avoir leurs propres vies entre deux rencontres avec Dajjal, mais ça Kenan s'en fichait. Son homme était à lui, il n'était plus à Persphone comme du temps de Londres et Rome.
    Et il n'avait rien à faire. Dajjal était riche, très riche. Ils vivaient confortablement.
    La nuit, les deux hommes chassaient souvent ensemble ou alors ils passaient la nuit au lit à rendre hommage à Vénus.
    La journée, ils baisaient dans la chambre d'un hôtel luxueux pour l'endroit et l'époque, sauf quand Dajjal "sortait", ou plutôt qu'il ne rentrait pas au petit matin, un vampire de son âge ne gambadait pas à la lumière solaire. Que faisait-il ? Kenan l'ignorait et ne le lui demandait pas. Il s'ennuyait la journée. Il n'y avait pas de tourisme à faire. Il n'avait personne qu'il voulait voir. Il ne pouvait lire que quelques ouvrages en braille, ou plutôt les relire car il avait vite fait le tour de ce qu'il avait pu trouver sur place. Il découvrit un nouveau jeu pour faire passer le temps. Quelque chose de fascinant qui focalisait la bête et diminuait sa faim...

    ...

    Kenan saisit son poignard. Il fit glisser le tranchant sur son abdomen, laissant la gravité tracer de cette arme un filet de sang, il n'appuyait mais la lame était parfaitement aiguisée. Elle passait sur ses pectoraux, caressant ses tétons, ses poils, et un un fumet de sang lui prit le nez. Il s'était légèrement tailladé tout le buste et l'abdomen. Les cuisses et les avant-bras. Il était nu. Il laissa tombé le poignard par terre. De légères douleurs lui parcourait toute la peau, petites sensations, mais leur somme était souffrance... Et il se caressait pour en augmenter la sensation. Il passait ses doigts dans les sillons d'hémoglobine. Et petit à petit, les plaies se refermaient. Il adorait ça. L'agglutination du sang et le renouvellement de son épiderme, largement accéléré par sa nature de lycan. Cela prenait un certain temps pour que les plaies se referment et disparaissent, et pendant ce temps la bête le regardait, il le sentait. Et le soir quand Dajjal serait là, il serait très excité !

    ...

    Et au bout de quatre ans d'une vie de luxure taboue à Bagdad, Dajjal prononça l'exode. Et ils partirent pour l'Allemagne.

    ...

    - Pourquoi suis-je parti, pourquoi je t'ai quitté après Rome ? Tu es tout pour moi, je t'aime !
    - Tu avais quelque chose à faire à Alexandrie mon fils.
    - Ne me parle pas d'Alexandrie mon amour !
    - Le troisième sceau a été brisé. L'enfant a dévoré son père.
    - Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !
    - Embrasse-moi...
    - ... tu es la lumière à moi qui suis aveugle. Nous somme des dieux à qui la terre a été promise dans cette histoire de fou... Ô Dajjal, tu es si... Tu...

    ...

    - Tu as fait un bon labeur ma belle chasseresse.
    - Hi !
    - Ne l'appelle pas comme ça.
    - Tu es jalouse ? Je t'appelais comme ça autrefois. Pardon. Je t'aime, je vous aime toutes les deux. J'aime tous les enfants de Nyx.
    - Tu...
    - Aimer aussi !
    - Tu as eu ce que tu voulais. Tu l'as maintenant !
    - Bien sûr que je l'ai eu. Grâce à vous deux.
    - ... Tu es le plus fou d'entre nous qui sommes maudits. Nous ne sommes qu'une bande de fous, de rigolards, d'écervelés... qui vivons dans une histoire idiote. Ô Dajjal, tu es si... Tu...
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MessageSujet: Re: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitimeVen 12 Déc - 5:52


Kenan O'Neill Berlinpk1
Widersprüche
1927~1932


Éros, Himénos et Pothos
-Recette perdue-


    « Un enfant, ce monstre que les adultes fabriquent avec leurs regrets. »

    Jean-Paul Sartre




      7 juin 1927 :
      Diane — Vous êtes réellement aveugle ?
      Kenan — Oui.
      Diane — Sûr ?
      Kenan — Oui.
      Diane — Soit. Qu'est-ce que je vais faire ?
      Kenan — Faire provisions, laver ménage, écrire courriers, livrer choses, etc...
      Diane — Vous êtes italien ?


    7 septembre 1927 :
    Leoben — Je vous préviens, vous payez d'avance !
    Kenan — Oui.
    Leoben — Très bien ! Parfait. Je vous avoue que je ne sais pas très bien si ça va donner quelque chose. Vous êtes vraiment aveugle ?
    Kenan — Oui.
    Leoben — Bon bon ! Très bien, je viendrai dans l'après-midi de quatre heure jusqu'à sept heure tous les jours sauf le samedi, je viendrai le matin jusqu'au soir. Mais le dimanche je préfère me le garder libre.
    Kenan — Payer double dimanche.
    Leoben — Oh ? D'accord !
    Kenan — D'accord.
    Leoben — Votre allemand est assez bon mais je peux parler anglais ou français si vous préférez ?
    Kenan — Non.
    Leoben — Ça ne me regarde pas, mais... vous êtes juif ?


      7 décembre 1927 :
      Diane — Vous avez du courrier M'sieur. Ça vient d'Espagne.
      Kenan — ...
      Diane — Je le lis ?
      Kenan — ...
      Diane — Je le pose sur votre bureau, à côté de votre livre "la physique newtonienne".
      Kenan — Non, lire.
      Diane — Hum... Bon. (Silence) - C'est en anglais alors excusez mon accent... "Mon enfant de Cerbères", hum, "J'ai vu une étoile qui était tombée du ciel sur la terre." hum hum... "La clef du puits de l'abîme nous a été donnée, et bientôt, il sera ouvert. Il sera ouvert et en montra une fumée noire comme la nuit." Et après c'est des trucs bizarres...
      Kenan — Arabe ?
      Diane — Je ne sais pas. Et c'est signé "Dajjal".
      Kenan — ...
      Diane — Je le pose sur votre bureau.
      Kenan — Non, jeter feu.


    8 mars 1928 :
    Leoben — ...
    Kenan — Quoi ?
    Leoben — Non rien.
    Kenan — Pas bon ?
    Leoben — Si, parfait. Je suis impressionné par vos capacités, mais... ma fiancée a rompu aujourd'hui alors je crois que je n'ai pas la tête à vous faire cours.
    Kenan — Ah. Partir ?
    Leoben — Oui, je reviendrai demain. Veuillez m'excuser.
    Kenan — Pas partir ? Je trompais mot. Sortir ?
    Leoben — Comment ça ?
    Kenan — J'ai faim. Vous sortir manger avec moi restaurant ?


        8 avril 1928 :
        Dajjal — Comment se passent tes cours ?
        Kenan — Si je n'avais pas ça, je deviendrais fou.
        Dajjal — Tu baises ton professeur ?
        Kenan — Ce n'est pas vraiment un professeur. C'est un étudiant que je paye avec ton argent pour me donner des cours de mathématique et physique. J'aime ça et non, on ne fait rien ensemble.
        Dajjal — Tu devrais. Ça te ferait du bien de te décharger.
        Kenan — Il n'y a pas que lui à Berlin, je ne t'ai pas attendu. Tu me manques et je n'aime pas ce pays. J'y suis et j'y reste parce que tu me l'as demandé. Je me sens seul. Et en attendant tes rares visites et tes lettres que je ne peux même pas lire, je vais au bordel, je perfectionne mon allemand, j'étudie avec ce professeur que je ne baise pas...
        Dajjal — Je t'envoie ces lettres pour ton nez de malin, que tu aies mon odeur, ma présence, mon amour..
        Kenan — Je sais ! Et je les brûle tes lettres.
        Dajjal — C'est faux.
        Kenan — Oui c'est faux, je t'aime Dajjal, j'ai... faim de toi quand tu n'es pas là. Dis-moi que tu m'aimes !
        Dajjal — Je t'aime.
        Kenan — Fais-moi l'amour maintenant !



      8 octobre 1928 :
      Diane — Je m'étais promis de ne pas le faire.
      Kenan — ...
      Diane — Tu ne me demandes pas quoi ?
      Kenan — Tu voulais pas coucher avec moi.
      Diane — Ouais. Mon patron quand même.
      Kenan — Je suis pas un vrai patron et je vais pas te renvoyer. Je veux juste...
      Diane — Mon cul, ouais. Et tu me payes pour ça. Je suis une pute maintenant.
      Kenan — ...
      Diane — Bon, ça ne me dérange pas avec toi, j'y trouve mon compte... En fait, c'était ma première fois. ... On est samedi, ton prof va bientôt arriver.
      Kenan — Oui, il faut que je me lève.


        9 janvier 1929 :
        ... — Dajjal
        ... — Kenan


    2 février 1932 :
    Leoben — ...
    Kenan — Et les nuits de pleine lune, on ne peut pas le contrôler.
    Leoben — J'avais compris.
    Kenan — Tu as faim ?
    Leoben — Non.
    Kenan — Tu mens.
    Leoben — Non O'Neill.
    Kenan — Tu n'as pas faim ?
    Leoben — Toi tu as faim ?
    Kenan — Tout le temps depuis que je suis un loup.
    Leoben — Moi non. Quand je suis transformé, je suis agressif... sanguin.
    Kenan — Et il y a la faim.
    Leoben — Pas vraiment.
    Kenan — Ah...
    Leoben — Non. Je ne vois pas de quoi tu parles... Tu as déjà contaminé d'autres personnes avant moi ?
    Kenan — Oui.
    Leoben — Comment ça s'est passé ?.
    Kenan — Je ne supporte de laisser des "mordus" derrière moi. Je fais tout pour l'éviter, mais si ça arrive... Je les traque et je les tue.
    Leoben — Et moi ?
    Kenan — Toi je te connaissais avant. On se connait depuis cinq ans. Tu es mon professeur et on travaille ensemble maintenant. Je ne veux pas que tu meurs.
    Leoben — Je ne veux pas mourir, j'ai de la chance de te connaître alors.
    Kenan — Non, si tu ne m'avais pas connu, tu n'aurais sans doute pas été mordu.
    Leoben — Je suis immortel maintenant. C'est une bonne chose.
    Kenan — Tu es devenu un monstre.
    Leoben — Je l'étais déjà... Je suis juif.
    Kenan — ... Ça ne compte pas ça.
    Leoben — Je ne sais pas... Ce que je veux dire... Tu as une idée de ce qui se passe ici ? C'est la crise, et nous sommes les boucs émissaires. Je ne sais pas grand chose, mais de ce qui est de la persécution, je ne suis pas sûr que les loups garous aient à nous envier... Ma famille s'est déjà exilée. Je devrais en faire autant. Mais maintenant que je suis immortel, j'aurais sans doute la chance de connaître des époques moins sombres qu'aujourd'hui.
    Kenan — Tu vivras éternellement dans les ténèbres...
    Leoben — Qui est Dajjal ?
    Kenan — Quoi ?
    Leoben — J'ai lu certaines de ces lettres que tu as laissé traîner. A l'époque je les trouvais amusantes. Maintenant moins. C'est un loup lui aussi ?
    Kenan — Je ne veux pas parler de lui avec toi.
    Leoben — Tu es amoureux de lui ?
    Kenan — ...
    Leoben — Moi j'aime en parler quand j'aime.
    Kenan — Avec cette logorrhée, tu dois être très amoureux.
    Leoben — Non, je ne suis pas très amoureux, juste amoureux. Ça fait longtemps que je l'aime, j'y suis habitué alors je n'y pense pas tant que ça. J'aimerais pouvoir en parler... En fait c'est un homme. Je veux dire que c'est toi que j'aime.


    Il lui avait dit qu'il l'aimait... et ils partirent ensemble.

    Kenan s'était installé à Berlin dans un riche appartement financé par son amant Dajjal. Celui-ci n'y vivait pas. Il parcourait le monde, Kenan ignorait pourquoi et il ne posait pas de question. Il attendait simplement les visites de son homme. Il avait engagée une jeune fille nommée Diane pour faire la soubrette, et un étudiant en physique de l'académie de Berlin pour lui donner des cours privés de sciences et mathématiques, disciplines qui l'avaient intriguées et pour lesquels il s'était pris de passion. A part eux et les prostituées, il n'avait aucune vie sociale. Il n'aimait pas l'Allemagne. Sa vie n'était qu'une soupe fade. Cette expression lui disait quelque chose sans qu'il ne se souvienne d'où ça venait.


Je suis en retard !!! La suite heum heum bientôt ;D
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Zakhar Ziloti
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MessageSujet: Re: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitimeJeu 18 Déc - 3:38

Après un mois et bien des mises en page pourtant proscrites (mais disons que je ferme les yeux sur ce dernier point), est-ce que nous devons conserver ce début de fiche qui n'est toujours pas terminée ?
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MessageSujet: Re: Kenan O'Neill   Kenan O'Neill Icon_minitime

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